Retour sur le projet 24h00 de CSB
Dans cette interview, nous donnons la parole à Flavien Marcoux et Alexandre Prost-Romand, deux des quatre initiateurs d’un projet ambitieux conçu par le BDE de la CSB.SCHOOL. Avec Maxime Viratelle et Grégoire Anfrye, ils ont imaginé un exercice immersif de gestion de crise, destiné à placer les étudiants au cœur d’une simulation réaliste.
Ce projet, mêlant technique, gouvernance et communication, a mobilisé des ressources considérables et impliqué des professionnels de renom. Retour sur un défi innovant qui a permis de fédérer des promotions entières et d’ancrer des compétences clés en cybersécurité.
Pouvez-vous nous présenter le projet ?
Le projet a été conçu par 4 amis, Maxime Viratelle, Grégoire Anfrye, Alexandre Prost-Romand et Flavien Marcoux. L’objectif était de créer un fil conducteur réunissant de nombreux sujets afin de challenger les étudiants dans un contexte se voulant professionnel. Le scénario mettait les étudiants au commandes d’une équipe de réponse à incident intervenant auprès d’une société fictive de traitement des eaux civiles et industrielles du bassin Lyonnais. Jusqu’alors, avec l’association, nous avions surtout proposé des activités récréatives, mais là, on voulait faire quelque chose de plus conséquent et ambitieux. Il y avait aussi cette volonté de faire rencontrer des professionnels aux étudiants.
Pouvez-vous nous en dire plus sur l’objectif et le déroulé du scénario ?
Nous voulions créer un scénario immersif et réaliste. Dans la réalité, tout ne s’effondre pas forcément d’un coup. Nous avons donc intégré une dimension
d’investigation dans le scénario.
De plus, on ne voulait pas se limiter à une gestion de crise interne, car il faut savoir interagir avec des entités externes comme la CNIL, la préfecture, ou même la presse.
Par exemple, nous avons fait intervenir Didier LAGE, qui représentait la police, et une journaliste est passée pour poser des questions à chaud. Cela a ajouté un niveau de stress supplémentaire pour les participants, car ils devaient gérer des interactions extérieures.
Comment avez-vous ajusté le niveau de difficulté du scénario ?
Nous avons fait plusieurs tests avec différents profils pour nous assurer que l’événement était accessible, mais aussi stimulant. Ce n’était pas facile de trouver le bon niveau de difficulté, car nous étions dans le projet. Il fallait aussi trouver un fil conducteur cohérent et s’assurer que tout ce qu’on avait fait tienne la route.
Vous souhaitiez donc proposer un exercice sortant d’un cadre purement technique ?
Oui, effectivement, l’idée était de trouver un équilibre entre technique, gouvernance et communication. Il faut dire que 800 pages de documentation ont été produites en tout ! Concernant la partie technique, nous avons été soutenus par Michael JACQUES, et l’entreprise Sec Dojo nous a prêté des ressources pour adapter leur exercice à notre projet.
Combien de temps cela vous a pris au total, en termes d’organisation ?
Environ six mois. Nous y avons consacré facilement 35 heures par semaine, donc ça représentait quasiment un deuxième job à côté. Au final, le plus long a été d’ajuster le scénario pour qu’il soit suffisamment flexible tout en menant les participants là où nous le voulions.
Finalement, quand les 24 heures ont démarré, tout s’est déroulé sans accroc. Même si les participants étaient sous pression, de notre côté nous étions détendus car nous avions une feuille de route bien établie.
Comment avez-vous constitué les groupes ?
Nous avons fait en sorte de mélanger les étudiants de tous niveaux. Les participants s’inscrivaient en fonction de leur profil — technique, gouvernance, ou indécis, puis nous les avons répartis afin d’équilibrer les équipes. Cela a bien fonctionné, et certains se sont retrouvés à occuper des rôles qu’ils n’avaient pas envisagés au départ, ce qui a ajouté un élément intéressant à l’exercice.
Vous parliez de cohésion, plus haut. C’était un objectif principal ?
Absolument. Le but était de créer un projet qui s’adresse à tout le monde, que chaque étudiant puisse apporter sa pierre à l’édifice en fonction de son
expérience. On voulait aussi encourager la collaboration, car dans ce domaine, on ne peut pas travailler seul. Finalement, nous avons réuni environ 80 % de la promotion.
Vous avez invité des professionnels, quel était leur rôle ?
Oui, nous avions cinq ou six professionnels qui sont restés pendant les 24 heures complètes. D’autres sont passés en journée. Certains avaient de l’expérience en gestion de crise, tandis que d’autres étaient là pour observer. Nous leur avons donné un rôle d’accompagnant en les incitant à poser des questions, challenger les étudiants, et parfois en les aidant à progresser. Les professionnels ont vraiment joué le jeu et ont été impressionnés par l’implication des étudiants.
Que retirez-vous de ce projet ?
Ce projet mobilisait tout ce qu’on avait appris pendant ces deux années, c’était aussi une manière de renforcer notre confiance. Ce projet nous a permis de prouver que nous pouvions proposer quelque chose de solide grâce aux compétences que nous avons développées à la CSB.SCHOOL.
Pour conclure, comment voyez-vous l’avenir de cet événement ?
L’avenir est prometteur. Tant que les étudiants continuent à s’approprier le projet, à l’adapter et à y prendre plaisir, il a toutes les chances de perdurer. Il y a beaucoup de sujets à explorer en cybersécurité, et plein d’autres formats possibles. Nous serons là pour les soutenir s’ils le souhaitent.